Aucun outrage, aucune indignité, aucun affront n’empêchera la République de rendre hommage à Robert BADINTER, l’un de ses plus ardents défenseurs.
La dégradation de la sépulture de Robert BADINTER, quelques heures avant son entrée au Panthéon, n’intimidera pas les Françaises et les Français qui, dans un instant de crise qui tutoie le point de rupture, souhaitent honorer ses combats.
La teneur des messages inscrits sur sa tombe confirme que la lutte contre l’obscurantisme ne peut s’accorder aucun répit. Une lutte inlassablement menée par Robert BADINTER, comme avocat, sénateur, Garde des Sceaux puis président du Conseil constitutionnel.
Ce soir, le Panthéon accueillera un homme qui a su placer à l’ordre du jour de notre vie démocratique plusieurs débats fondamentaux, allant parfois contre l’avis majoritaire de ses concitoyennes et de ses concitoyens s’agissant par exemple de l’abolition de la peine de mort ou encore de la défense de la dignité des prisonniers.
Intimement progressiste, Robert BADINTER était fidèle à son centre de gravité et à son socle intangible de valeurs, comme le démontre chacune des étapes de cette trajectoire de vie consacrée à la préservation de la justice, à l’égalité entre citoyens, à la diffusion des convictions humanistes et à la défense d’un État de droit aujourd’hui gravement menacé.
Alors que cet hommage solennel de la Nation intervient à contre-courant d’un mouvement international de régression des libertés publiques, je forme le vœu que l’entrée de Robert BADINTER au Panthéon contribue à leur donner une nouvelle vitalité, en particulier dans le pays des Lumières et de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
Jean-Marc VAYSSOUZE-FAURE, sénateur du Lot