Question écrite

Suspension de MaPrimeRénov’ : une menace pour la rénovation et l’économie locale

La suspension partielle du dispositif MaPrimeRénov’, décidée le 23 juin 2025 face à l’afflux des demandes, à l’insuffisance des crédits alloués et à la recrudescence des fraudes, suscite une vive inquiétude. Fin juin, j’ai tenu à recevoir les différents acteurs locaux concernées afin d’entendre leurs préoccupations et relayer leurs attentes auprès du Gouvernement.

Dans le Lot, l’impact de cette décision est concret puisque 973 dossiers ont été déposés en 2024, représentant 13 millions d’euros de travaux.

Fermer temporairement la plateforme d’aide, c’est pénaliser des familles, souvent modestes, pour qui les travaux de rénovation permettent de réduire leur facture énergétique. C’est également porter un coup d’arrêt brutal aux investissements en faveur de projets de rénovation globale du bâti ancien permettant de valoriser les quartiers historiques des villes ou les centres-bourgs. C’est enfin mettre en péril l’activité d’artisans ancrés dans l’économie locale.

Le maintien des aides pour les travaux monogestes apporte un répit, mais il ne répond ni à l’urgence climatique ni à l’enjeu d’accompagnement de rénovations globales et durables nécessaires à la transition.

Lors de cet échange avec les associations d’accompagnement des porteurs de projets et les représentants des artisans du bâtiment, j’ai été alerté sur la complexité des dispositifs, sur la qualité parfois défaillante des travaux réalisés par des opérateurs extérieurs, et sur le risque de voir les deniers publics gaspillés alors que nous attendons de l’action publique qu’elle soit efficace et exemplaire.

Si la réouverture du guichet MaPrimeRénov’ pour les rénovations d’ampleur est annoncée pour le 30 septembre 2025, les modalités d’attribution de la prime et la forte réduction de l’enveloppe interrogent. Les préoccupations exprimées fin juin demeurent d’actualité,  j’ai donc tenu à les relayer au Gouvernement par l’intermédiaire qu’une question écrite. Je demande notamment de prendre sans délai les mesures nécessaires pour garantir la pérennité des aides, préserver l’emploi local et associer pleinement les acteurs de terrain à la gouvernance du dispositif.

Je demande également à l’État des engagements précis sur la stabilisation des critères d’attribution pour que la France soit réellement à la hauteur de ses ambitions climatiques.

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Jean-Marc VAYSSOUZE-FAURE, sénateur du Lot